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Feuille de santé N°35 de novembre, décembre 2023 ÉditorialSur le plan national, la situation des Centres de Santé tels que nous les défendons est bien souvent critique, au point que certains d’entre eux sont voués à disparaître. Tant en effet par leurs caractéristiques essentielles que par les innovations qu’ils mettent en œuvre, les Centres de Santé nécessitent un investissement de fonds publics qui n’est que rarement à la hauteur des besoins. Or, dans ce domaine comme dans beaucoup d’autres, des progrès et des innovations de qualité sont toujours fragiles. Car même les Centres de Santé, malgré leur attachement de principe à l’exercice d’une médecine tournée vers le patient (>voir Feuille n° 34), sont traversés par des tensions internes entre une approche d’abord humaine du soin et une approche plus techniciste de rationalisation et d’économies budgétaires. À quoi s’ajoute la confusion avec d’autres organismes de statut libéral qui se déclarent Centres de Santé sans en avoir la dimension sociale. Même s’ils jouissent a priori d’une relative solidité en raison de soutiens financiers stables et de l’investissement sans faille des personnels, nos Centres ne font pas exception à la règle. Et c’est bien là que le Comité des Usagers doit jouer son rôle : en veillant à ce que le souci d’un retour à l’équilibre budgétaire chez nos partenaires ne s’opère pas au détriment de la qualité des soins dispensés, – puisque c’est la raison même raison pour laquelle nous restons attachés à nos Centres. D’où l’importance cruciale de lui apporter votre soutien par votre adhésion et votre mobilisation. Au moment de célébrer le Cinquantenaire de l’AGECSA, c’est son message fondateur qu’il nous appartient plus que jamais de faire entendre. Le verso de notre Feuille manifeste par ailleurs une avancée porteuse d’avenir : notre coopération avec les usagers de l’Association Française des Diabétiques (AFD). Nouvelles de l’AGECSA1° Une solution s’ouvre devant nos difficultés à trouver une/un dentiste. Le Centre de santé SOLIDENT, analogue à nos Centres de Santé, a signé une convention avec l’AGECSA. Trois conditions néanmoins pour y accéder : être en situation de précarité ; être envoyé par un médecin de nos centres ; ne pas être en situation d'urgence2° Information de Séverine Vaubourg, Coordinatrice des programmes d’éducation thérapeutique à l’AGECSA. Deux dispositifs de santé bien utiles sont à l’œuvre dans nos Centres : le programme ATASO contre l’obésité ; le programme Artère, contre l’obstruction artérielle. Ces programmes sont gratuits, ouverts à tous, personnalisés et interactifs. Pour en savoir plus : tél. 0769379424 ou ataso@agecsa.fr ou arteredevivre@agecsa.fr 3° Information de Karin Chaléat Coordonnatrice Prévention Vous avez des difficultés dans vos demandes d’accès aux droits et/ou aux soins ? Parlez-en à votre médecin traitant qui sollicitera l’Espace Partenaire. Cet Espace Partenaire de l’Assurance Maladie facilite les interactions pour résoudre les difficultés administratives ou d’accès aux soins des usagers en situation de fragilité ou de vulnérabilité. Nouvelles du ComitéNous sommes intervenus au C.A. de l’AGECSA auprès des collectivités locales présentes, afin qu’elles augmentent leurs contributions. Le message semble avoir été bien entendu par la municipalité. Rien de neuf en revanche du côté de la Métropole et du Conseil départemental, lequel refuse toujours de prendre en charge les mineurs non accompagnés de l’agglomération.Notre travail dans les Commissions Prévention est désormais mieux pris en compte. Nous sommes partie prenante des 50 ans de l’AGECSA, et des 25 ans de notre Comité. LE DIABETE ? PARLONS-EN !Le diabète est un des principaux problèmes de santé publique, et la première cause d’Affection Longue Durée en France. De plus, cette maladie silencieuse est souvent détectée lorsque les complications sont déjà installées. La précarité, le manque d’accès à la prévention aggravent encore la situation des populations défavorisées. C’est pourquoi le rôle de l’Association Française des Diabétiques de l’Isère (AFD38) est précisément de contribuer à lutter contre cet état de fait.Qu’est-ce que c’est ?Le diabète est un trouble de l’assimilation, de l’utilisation et du stockage des sucres apportés par l’alimentation. Cela se traduit par un taux de glucose dans le sang (encore appelé glycémie) élevé : on parle d’hyperglycémie Quand on mange, le taux de sucre dans le sang augmente, les glucides sont alors transformés essentiellement en glucose. Le glucose est le carburant du corps humain. Le pancréas détecte l’augmentation de la glycémie, il sécrète de l’insuline. L'insuline fonctionne comme une clé, elle permet au glucose de pénétrer dans les cellules de l’organisme. Le glucose diminue alors dans le sang. En cas de diabète, ce système de régulation ne fonctionne plus.Il y a 2 grands types de diabèteLe type 1 qui est une maladie auto-immune, L’organisme ne reconnaît plus les cellules productrices de l’insuline et les détruit. Ce type de diabète peut apparaitre dès l’enfance, il représente environ 6 % des cas.Le type 2 est lié à une résistance des cellules à l’action de l’insuline qui va fatiguer le pancréas et créer une diminution de la production donc un déséquilibre de la régulation. Le type 2 apparait chez le sujet d’âge mûr, souvent en relation avec un surpoids. Il représente 92 % des cas. Quelques données statistiquesEn 2015, 5,4 % de la population prenait un traitement pour le diabète. Ce chiffre est sous-estimé, le diabète est une maladie silencieuse et un grand nombre de personnes ne sont diagnostiqués que lors de l’apparition de complications, soit 10 à 15 ans après l’apparition de la pathologie.Il n’y a pas d’égalité face à la maladie, certaines régions sont beaucoup plus touchées que d’autres du fait des habitudes alimentaires et du taux de précarité La prévalence du diabète traité chez les moins de 60 ans était deux fois plus élevée chez les bénéficiaires de la CMU-C. Nous constatons 3,3 % de prévalence en Bretagne pour 10,2 à la Réunion (source : Santé Publique France, novembre 2017). Les complicationsLes effets du diabète sont multiples avec des atteintes au niveau des vaisseaux sanguins et des nerfs, première cause d’amputation en France (en dehors des accidents). Même chose pour les atteintes rénales, la vue, les maladies cardiovasculaires. C’est là une charge majeure pour le système de santé.La préventionTout d’abord il s’agit de détecter au plus tôt les dysfonctionnements du métabolisme du glucose. En dehors des causes génétiques, la prévention passe par l’amélioration de l’hygiène de vie, la remise en mouvement la lutte contre la sédentarité. D’autre part la nutrition a un impact primordial, la chasse à la malbouffe, ce qui implique un retour vers des aliments sains sans adjonction de sucres.Les ravages de la sédentarité et de la malbouffe font que le type 2 qui était une maladie de la maturité apparait de plus en plus tôt et même chez des jeunes adultes voire des adolescents. Nos prioritésL’AFD38 intervient sur le département, avec pour mission d’informer et de prévenir tous les publics sur la maladie, d’accompagner les patients diabétiques dans la prise en charge de leur pathologie et de défendre les droits des malades.Les informations sont disponibles sur notre site internet : https://afd38.federationdesdiabetiques.org/ Patrick Perdigon, Vice-Président en charge de la prévention. Pour pouvoir commenter la feuille de santé, il faut tout d'abord se connecter et pour cela, si ce n'est pas encore fait, créer un compte
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